Que se passe-t-il dans nos entreprises ? Une épidémie de flemme ?
De nombreuses études et articles évoquent dernièrement ce qui semble être un mouvement de fond dans la société : la flemme s’installerait-elle ?
Il faut beaucoup de courage pour résister à la flemme lorsqu’elle nous prend : flemme d’aller travailler alors qu’il est possible de télétravailler en restant chez soi, se faire livrer à manger, faire son cours de pilates ou apprendre le piano sans bouger de chez soi, flemme de retourner voir les collègues alors qu’on peut rester à distance, etc…
La crise Covid a impacté le lien social et le rapport au travail, avec notamment une perte de sens et une instabilité psychologique élevée.
Source Enquête de la Fondation Jean Jaurès septembre 2022 Grosse fatigue et épidémie de flemme : quand une partie des Français a mis les pouces.
« La perte de motivation au travail touche davantage les jeunes actifs (46% des 25-34 ans), mais aussi les cadres (44%) et les professions intermédiaires (43%), contre 34% « seulement » parmi les employés et ouvriers, catégories dont on notera qu’elles sont moins concernées par le télétravail. »
L’enquête de la FJJ précise qu’ « Au travail ensuite, on constate cette instabilité émotionnelle. Le nombre d’arrêts maladies en France en 2022 a explosé, 42% des salariés s’étant vus prescrire un arrêt maladie cette année (un chiffre plus important qu’avant la Covid-19). »
L’enquête évoque également que « Cette perte de motivation et cette fatigue persistante peuvent aussi être comprises comme la conséquence de la diffusion d’une autre épidémie, que nous nommerons épidémie de flemme ».
Flemme et paresse : quelle différence ?
Flemme, paresse, la frontière est fine mais un éclairage est donné dans ce podcast de France Culture https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/zoom-zoom-zen/zoom-zoom-zen-du-mercredi-14-decembre-2022-5521231
La flemme serait subie, la paresse choisie. La flemme nous tomberait dessus, et ses symptômes seraient la baisse d’énergie, la perte de motivation parce qu’on subit une situation qui ne nous engage pas à faire des efforts. Une situation que l’on se résigne à accepter.
Dominique Méda, sociologue du travail et philosophe, évoque pour sa part une interprétation plutôt qu’une réalité. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/un-monde-nouveau/un-monde-nouveau-du-mercredi-28-decembre-2022-2071968
Qu’est-ce qui a changé ?
D’après une note de la Fondation Jean-Jaurès et de l’Ipsos, en 1990, 60% des sondés répondaient que le travail était très important dans leur vie. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 24%.
Pour D.Méda, ce sont surtout les conditions du travail – et la crise écologique – qui sont questionnées. Les gens continuent d’avoir des attentes très fortes par rapport au travail et aux conditions de travail, et la crise Covid a montré qu’il était possible de travailler autrement : beaucoup ont goûté à autre chose, et puis tout est revenu comme avant. C’est surtout à cela que beaucoup ne se résignent pas, ce n’est pas forcément symptomatique d’une flemme qui s’installerait. Les gens se sont arrêtés et ont réfléchi : qu’est-ce que je donne au travail ? et pourquoi ?
Pour D. Méda, les choses se suivent et se ressemblent : on entend par exemple « les jeunes ne veulent plus bosser ». Or depuis les années 70, ce sentiment perdure à travers les générations. Ce ne sont pas plus les jeunes d’aujourd’hui que les jeunes d’hier, en revanche la perte de sens augmente nettement alors que la valeur travail demeure. Mais les jeunes ne veulent plus d’un travail comme celui que leurs parents ont vécu et qui les a maltraités. Ils ont des attentes plus fortes que leurs ainés et ils sont déçus par ce qu’ils rencontrent dans le monde du travail.
Et que ce soit les jeunes ou leurs ainés, ces attentes et prises de conscience ont nourri « la grande démission » ou le « quiet quitting » qui nous impacte de plein fouet.
Finalement, il ne s’agirait pas tant d’une épidémie de flemme, ou d’une désaffection du travail mais d’un désir plus fort de mieux travailler, dans de meilleures conditions, avec plus de sens et de nouvelles modalités managériales ou organisationnelles.
Pour D.Méda on assiste à un retournement du rapport de force ! Aujourd’hui les employeurs peinent à recruter et à garder les talents, ils ont besoin d’attirer et de fidéliser, ils vont devoir requestionner les pratiques, porter une réelle attention et écouter leurs employés.
Des idées pour retrouver la pêche ?
On le voit, il est temps de changer le travail ! L’introduction de nouvelles pratiques managériales ou de gouvernance, basée sur plus de confiance, plus de liberté et d’autonomie, plus d’implication et de responsabilisation de chacun peut aujourd’hui être une réponse à la perte de sens et de motivation : quel est le sens de continuer à faire mon job ainsi alors que j’ai des idées et la conviction que faire autrement serait mieux ? Être écouté, pris en compte, co-construire de nouvelles façons de travailler ensemble et d’arriver aux résultats que l’entreprise attend est une réponse.
Avec nos clients, nous accompagnons ces changements. Nous leur permettons de construire le chemin vers une entreprise à énergie positive, qui donne plus d’énergie à ses employés qu’elle ne leur en prend. Des organisations vertueuses, qui créent les conditions de la motivation de leurs employés, et en récoltent les fruits grâce au retour à l’engagement individuel et collectif, et à un management qui souffre moins et retrouve sa valeur.
Gouvernance, management, organisation… Il existe d’autres modèles que ceux de l’entreprise « classique » et nous vous permettons de les investiguer pour trouver votre modèle, celui qui répondra à vos enjeux, et que vous pourrez construire et déployer en sécurité grâce à notre méthodologie.